Le choix du procédé de pressage — froid ou chaud — est souvent le premier vrai défi auquel font face les petites et moyennes usines d’huile ainsi que les coopératives agricoles souhaitant optimiser leur production pour le marché international. La différence ne se limite pas à la température : elle impacte directement la qualité de l’huile, son rendement, sa stabilité et même sa valeur ajoutée sur certains marchés.
Dans le pressage froid, les graines sont traitées à une température inférieure à 40°C. Cette technique préserve les composants sensibles comme les phospholipides, les vitamines (notamment E) et les antioxydants naturels. Selon une étude publiée par l’International Journal of Food Science & Technology, l’huile issue du pressage froid contient jusqu’à 25 % de tocophérols en plus par rapport à celle du pressage chaud. Cela en fait un produit idéal pour les marchés européens (Allemagne, France, Belgique) où les consommateurs privilégient les huiles « biologiques » ou « vierges ».
| Paramètre | Pressage froid | Pressage chaud |
|---|---|---|
| Rendement moyen (%) | 17–19% | 22–24% |
| Température de traitement (°C) | ≤ 40 | ≥ 70 |
| Durée de traitement (min) | 45–60 | 20–30 |
Le pressage chaud utilise des températures comprises entre 70°C et 90°C avant la pression. Ce processus permet d’augmenter la fluidité des lipides dans les graines, ce qui améliore le rendement global. Une usine typique peut gagner jusqu’à 4 points de rendement avec cette méthode, selon les données de l’FAO. Toutefois, cela entraîne une perte partielle des nutriments volatils et une légère dégradation de la couleur et de l’odeur. Idéal pour les marchés asiatiques (Indonésie, Vietnam, Corée du Sud), où la fonctionnalité industrielle prime sur la pureté sensorielle.
Un point souvent sous-estimé : la préparation des graines. Le séchage correct (moins de 12 % d’humidité) est critique pour éviter la corrosion des rouleaux de presse et garantir une sortie homogène. Pour le pressage froid, un contrôle précis de la température de la chaîne de refroidissement est essentiel — un écart de 5°C peut réduire le rendement de 2 à 3 %.
Les utilisateurs avancés doivent aussi surveiller la viscosité de l’huile brute après filtration. Un test simple en laboratoire (mesure avec un viscosimètre à capillaire) permet de détecter si le processus a été trop agressif. Pour les exportateurs, cela signifie moins de retours clients liés à la qualité, surtout dans les pays où les normes ISO 5651 ou HACCP sont exigées.
La décision doit être guidée par deux critères : la destination du produit (marché B2B vs B2C) et la qualité initiale de la matière première. Si vous travaillez avec des graines issues d’une culture certifiée bio ou non OGM, le pressage froid est votre meilleur allié. En revanche, si vos clients sont des fabricants de margarine ou de produits alimentaires transformés, le pressage chaud offre un meilleur rapport coût-bénéfice.
Quel que soit le choix, la maintenance régulière des presses mécaniques (nettoyage des filtres, vérification des joints) est la clé pour éviter les pertes de pression et maintenir la performance sur le long terme. Une routine hebdomadaire peut augmenter la durée de vie des équipements de 30 % selon les rapports de l’European Oilseed Processing Association.
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